PSA Banque utilise l'argent de l'épargne belge pour permettre à ses clients de financer l'achat d'une Peugeot, d'une Citroën ou d'une DS, ainsi que pour permettre aux concessionnaires de financer leurs stocks de voitures et de pièces détachées. PSA Banque emprunte donc auprès des épargnants belges - et paie 2% d'intérêt sur ces montants - pour à son tour prêter l'argent à ses clients, qui paient un taux de 1,5 à 3%. La banque ne peut par conséquent pas en retirer une grosse marge bénéficiaire.

Avant la crise, PSA Banque ne se finançait que sur les marchés financiers. En 2013, après l'effondrement du marché européen de l'automobile, elle a dû faire appel au soutien des autorités françaises. Depuis lors, la banque du constructeur auto a commencé à offrir des carnets d'épargne aux particuliers - d'abord en France, puis en Belgique dès fin 2014.

PSA Banque a profité des faibles taux d'intérêt pour refinancer ses emprunts auprès des institutions financières. Il y a quelques semaines, elle a fait savoir que, grâce à une opération d'échange des emprunts existants, elle n'avait plus que de 279 millions de crédits avec garantie d'état. A l'origine, il s'agissait de 1,5 milliard.

Catégorie spéculative

Les deux plus grandes agences de notation financière, Moody's et Standard & Poor's, attribuent à PSA Banque la notation de crédit spéculatif, aussi appelée 'statut pourri'. "Les notations des crédits sont seulement une analyse externe de la balance d'une banque", réagit PSA Banque. "L'épargnant devrait aussi pouvoir se fier au travail de la Banque Centrale européenne (BCE). L'an dernier, la BCE a testé la qualité des crédits accordés et la capacité des banques à pouvoir résister à une nouvelle crise. 25 des 130 grandes banques trébuchaient et avaient des ressources propres insuffisantes, d'après la BCE, mais PSA Banque a résisté aux deux tests avec succès."

La solvabilité du groupe automobile qui chapeaute PSA Banque est également discutable. Mais la notation du pays où la banque a obtenu sa licence est très probablement d'une plus grande importance que la solvabilité de la banque elle-même. Depuis la crise bancaire, le montant garanti par l'État pour les avoirs placés sur un compte au sein de l'Union européenne a été porté à 100.000 euros par banque et par client. D'après une directive européenne, les autorités doivent rembourser l'argent épargné dans les 20 jours ouvrables suivant la demande, et dans les 30 jours ouvrables lors de circonstances exceptionnelles.

La Banque Nationale de Belgique (BNB) s'est récemment prononcée sur la rentabilité en diminution des banques belges. Dans son dernier rapport annuel, elle conseille d'adapter le taux de certains produits et de répercuter les frais sur la clientèle, de manière à rendre les marges bénéficiaires réalistes. Pour les filiales belges de banques étrangères comme PSA Bank et MeDirect, ce n'est pas la BNB mais l'organe de contrôle local du siège qui est compétent.

Dans le cas de PSA Bank, l'épargne des Belges est garantie par la France en cas de faillite de la banque. A l'instar de la Belgique, l'Hexagone s'est vu décerner le troisième meilleur score (AA) par les agences de notation Standard & Poor's et Fitch. L'agence Moody's, quant à elle, attribue à la France un score légèrement supérieur (Aa1) à celui de la Belgique (Aa3). Selon ces ratings de solvabilité, votre épargne est donc plus en sécurité dans une banque française que dans une banque belge.