2017年6月16日星期五

L'affaire du petit grégory, trois décennies de mystères et de rebondissements - Le Parisien

L'affaire du petit grégory, trois décennies de mystères et de rebondissements - Le Parisien

L'affaire du petit Grégory, trois décennies de mystères et de rebondissements

Christine et Jean-Marie Villemin, les parents de Grégory, le 23 novembre 1984.

Coup de théâtre dans l'affaire Grégory. Trois membres de la famille Villemin ont été interpellés dans le département des Vosges et placés en garde à vue ce mercredi. Comme nous le révélons, la grand-mère du petit garçon est elle entendue en audition libre car son état de santé ne permettait pas la garde à vue. Son mari est en audition sous les mêmes conditions. 

Les personnes en garde à vue sont l'oncle de Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, et sa femme ainsi qu'une belle-soeur de Jean-Marie Villemin, Ginette Villemin.

Ces gardes à vue interviennent 33 ans après la mort de Grégory Villemin, 4 ans dont le corps a été découvert dans la Vologne. Aucun coupable n'a été identifié et les enquêteurs poursuivent leurs investigations. Retour sur cette énigme judiciaire qui dure depuis plus de trois décennies.

1984, une victime et un corbeau

Le 16 octobre 1984, vers 17h30, l'oncle de Grégory Villemin reçoit l'appel d'un mystérieux «corbeau» qui lui dit : «Je me suis vengé, j'ai pris l'enfant». Peu après 21 heures, le corps de Grégory, 4 ans, est découvert, pieds et poings liés, dans la Vologne, à 6 km du domicile familial de Lépanges-sur-Vologne (Vosges). 

Le 17 octobre, une lettre anonyme parvient aux parents de Grégory, Jean-Marie et Christine Villemin: «Ton fils est mort. Je me suis vengé». Cela faisait en réalité plus de quatre ans que ce mystérieux corbeau menaçait la famille Villemin. Les gendarmes se lancent à sa recherche.

1984-1993, les hypothèses du cousin et de la mère

Le 5 novembre 1984, Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, est inculpé d'assassinat et écroué, après le témoignage accablant de sa belle-soeur, l'adolescente Murielle Bolle. Murielle affirme avoir été avec lui chercher Grégory en voiture, puis l'avoir vu partir avec le garçon aux bords de la Vologne et «revenir seul». Mais il est remis en liberté le 4 février 1985, sa belle-soeur étant revenue sur son témoignage. Bernard Laroche est abattu deux mois plus tard, par Jean-Marie Villemin, le père de Grégory. 

Le 5 juillet 1985, Christine Villemin est désignée à son tour comme possible «corbeau» par des graphologues. Des cordelettes identiques à celles ayant servi à ficeler l'enfant sont trouvées dans sa cave, et plusieurs témoins indiquent l'avoir vu à La Poste le jour du meurtre. Elle est inculpée et écrouée. Elle est libérée une dizaine de jours plus tard, le 16 juillet, faute de charges suffisantes. Après un renvoi aux assises, elle bénéficie d'un non-lieu pour «absence totale de charges», le 3 février 1993.

2000-2001, l'enquête rouverte pour un timbre

Le 14 juin 2000, suite à la demande des parents Villemin, l'enquête est rouverte pour rechercher des empreintes ADN sur une lettre du «corbeau» de 1983. Les enquêteurs comptent sur les progrès technologiques pour identifier le corbeau grâce à la salive éventuellement laissée sur un timbre. Le 17 octobre, les experts déclarent néanmoins les traces inexploitables. L'instruction est close le 11 avril 2001.

2002-2004, le temps des réparations

Au mois de mai 2002, l'Etat français est condamné à verser 63 000 euros à Marie-Ange Laroche, veuve de Bernard Laroche, ainsi qu'à sa belle-soeur Murielle Bolle. La cour d'appel de Versailles sanctionne notamment l'«inaptitude» de l'Etat «à remplir sa mission» et souligne un «manque total dans la maîtrise et dans la conduite de l'enquête et de l'instruction».

Le 30 juin 2004, c'est à chacun des parents de Grégory que l'Etat est condamné à verser 35 000 euros pour dysfonctionnement de la justice. Dans la foulée, Jean-Marie Villemin demande sa réhabilitation, qui lui sera refusée en juillet 2007.

2008-2010, les scellés réanalysés, en vain

Le 9 juillet 2008, saisi par les époux Villemin, le procureur général de Dijon demande la réouverture de l'instruction, pour une nouvelle recherche d'ADN sur le fameux timbre de la lettre du corbeau. Le 7 mai 2009 le laboratoire lyonnais Biomnis est désigné pour expertiser les scellés du petit Grégory et en «extraire les éventuelles empreintes génétiques». L'expertise, révélée par Le Parisien en octobre, montre la présence de deux traces d'ADN, qui ne correspondent pas à celui des époux Villemin. 

Dans les mois qui suivent, on apprend que les traces identifiées ne correspondent à aucun des 150 protagonistes de l'affaire. Les scellés (vêtements, cordelettes, enveloppes) ont été trop endommagés et manipulés par les enquêteurs pour être exploitables.

 - AFP PHOTO / Jeff PACHOUD

Une partie des scellés à la cour d'appel de Dijon, en décembre 2008. AFP/Jeff Pachoud

2010-2013, une nouvelle salve d'analyses ADN

Le 20 octobre 2010, les progrès de la technologie et l'insistance des époux Villemin, qui demandent une nouvelle analyse ADN, conduisent le procureur général de la cour d'appel de Dijon, à ordonner la réouverture de l'enquête. Il commande plusieurs analyses, notamment celle d'un cheveu retrouvé sur le pantalon de Grégory, celle du cœur des cordelettes et celle des enveloppes. Il demande aussi «la comparaison des enregistrements des voix du corbeau et les voix des différents protagonistes de l'affaire».

Les premiers résultats tombent le 16 janvier 2012. Le procureur explique qu'il « n'a pas été possible d'extraire d'ADN du nœud des cordelettes» et que l'ADN retrouvé sur le cheveu n'a donné aucun résultat probant. Les époux Villemin demandent des analyses complémentaires. Le 26 septembre 2012, deux nouvelles recherches de traces ADN sont effectuées sur les vêtements et chaussures de Grégory puis sur les cordelettes. Si une dizaine de profils sont isolés, aucun n'a été identifié.

Selon un communiqué du parquet de Dijon diffusé ce mercredi après-midi, «les interpellations récentes, qui visent des personnes très proches du coeur de l'affaire, ont pour but d'éclaircir certains points et d'apporter des réponses à des questions posées, parfois de longue date, par des zones d'ombre de la procédure».

leparisien.fr


Z88

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